Ca ne peu pas être pire... Si?

Étendu sur le dos Fuhen songeait avec lassitude aux dernières vingt-quatre heures qui venait de s’écouler, et qui comme chaque jour passé dans le monde avait apporté son lot de petits tracas.
Il y avait par exemple ce marchand de graines qui avait placé son étal en plein milieu du tracé de la course poursuite qu’il avait livré avec sa cible a travers les rues d’une petite ville du nord d’Acarya dont il avait même oublié le nom et qui avait jugé malin de lui faire ramasser les graines renversées unes à unes, laissant le temps au fuyard de prendre quelques heures d’avances sur Fuhen.
Ou encore cette stupide intersection ou il avait pris a droite au lieu de gauche après avoir finalement rattrapé et éliminé ce fuyard prés des frontières du pays, c’est vrais que cela aurait pu être plus grave, après tout il avait simplement marché une trentaine de kilomètres avant de noter que le secteur ne lui disait rien du tout et que la taille des arbres n’étant pas ordinaire, il devait être passé dans le pays de la grande jungle, Foreslate.

Bon ayant fini sa mission un petit voyage d’agrément n’était pas malvenu après tout et il avait pris la chose avec philosophie se disant que tant qu’a faire il pouvait visiter un peu la région.
Et résultat, il s’était retrouvé dedans un vrais dédale de troncs, branches, lianes et arbustes qui ne lui inspirait rien du tout, il avait donc fait demi-tour pour éviter de se perdre et tandis qu’il marchait la nuit était tombée, sans qu’il ait vu le moindre signe d’habitation.
A la limite que la nuit tombe ce n’est pas trop gênant en soi, mais là avec elle s’est la pluie qui s’était mise a tomber, et Fuhen avait été contraint de se mettre a couvert au pied d’un des arbres géants a flanc de coteau, roulé dans sa couverture en se disant que de toute façon ça ne pouvait plus être pire… Avant de se rappeler que quelque soit la situation les choses peuvent TOUJOURS empirer.
Un précepte de sagesse populaire signé Fuhen qui jusque là s’était avéré vrais et n’avait pas de raison de cesser subitement.

Ainsi le lendemain, la nature s’éveillant perlait de petites gouttes dans lesquelles la lumière du jours venait se prendre donnant un éclat surréaliste et poétique a souhait à la plus anodine des plantes. Prêtant l’oreille au chant des oiseaux exotiques de cette forêt Fuhen remarqua le rire cristallin d’un cours d’eau semblant venir de l’autre coté de la butte.
Un peu assoiffé il se le va égoutta sa couverture avant de la plier dans son bagage puis de prendre la route du sommet.
Le froid de la nuit l’avait laissé un peu courbatu et un peu plus pale que d’habitude, mais rien qui ne saurait passer après une petite demi-heure de route, il se hissa donc au dessus d’une roche presque carrée pour découvrir le cours d’eau une trentaine de mètres en contrebas.
C’était un petit ruisseau, que la pluie de la veille était venue grossir, coulant à quelques distances du bas du pierrier ou se tenait le jeune mage.
Les berges étaient clairement dessinées et il n’y avait pas vraiment assez d’eau pour se noyer, ce qui laissa espérer a Fuhen qu’il pourrait boire paisiblement avant de se mettre en route.
Il engagea donc prudemment dans la descente, et franchis sans encombres les vingt premiers mètres. Mais ensuite il entendit derrière lui un petit son insistant, comme s’il s’était remis a pleuvoir... Et le son se fit de plus en plus insistant.
Alors qu’il arrivait dans les derniers mètres il vit des pierres de diverses tailles le dépasser.

Saisissant la nature du danger Fuhen se retourna juste à temps pour voir venir vers lui à toute vitesse le rocher presque carré qui s’était trouvé au sommet quelques minutes plus tôt.
Il n’eut ni le temps de s’écarter, ni de se baisser, et reçut le bloc de pierre en pleine face.

Paix à son âme.

Enfin, c’est ce qu’il aurait fallu dire si Fuhen avait été une personne ordinaire, mais il ne l’était pas et il eut la présence d’esprit juste avant l’impact d’activer sa défense, immobilisant la roche à l’ instant précis ou elle touchait sa peau.
Et bizzarement il sentit ses pieds riper sur le dernier mètre de gravillons qui restait derrière lui, basculant en arrière pour se retrouver finalement sur le dos, un énorme rocher lui couvrant le corps des pieds au torse.
A la réflexion, il avait du commencer à glisser un peu avant l’impact, de ce fait quand il avait dissipé l’impact, il était déjà en train de partir à la renverse.
Mais maintenant il était coincé sous la pierre, trop occupé à détourner le poids de la pierre pour pouvoir se concentrer sur un mouvement de dégagement.
L’intervalle durant lequel il cesserait de résister pour créer un mouvement susceptible de le dégager entrainerait sa mort immédiate.
Manifestement il allait rester coincé comme ça pour un bon moment, surtout que les Black Panthers n’envoyaient jamais d’équipe de secours à la recherche de membres disparus en mission…

Et comble de tout, il était toujours trop loin du cours d’eau pour pouvoir étancher sa soif.
Là ça ne pouvait pas être pire… Si ?